Déclaration de " Libérez-les ! " - Comité de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques.

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Il ne s’agit pas pour "Libérez-les! " de faire l’apologie d’une organisation classée par l’Europe et les États-Unis dans la liste noire des « organisations terroristes », nous n'avons ni à juger ni à nous ingérer  Toutefois il est de notre devoir de se remettre en mémoire des faits historiques et de considérer que les 740 militants-es basques aujourd’hui incarcérés-es sont des prisonniers-es politiques à part entière et des prisonniers de guerre dans un conflit indépendantiste contre un Etat colonisateur soutenu par des Etats impérialistes.
Le Pays Basque est une Nation colonisée par un État, tiers, le Pays Basque doit être libéré, et seul les Basques eux-mêmes peuvent décider des moyens pour y parvenir.

ETA 50 ans : juillet 1959  - juillet 2009
 Aujourd’hui 31 juillet 2009, toute l’actualité est tournée vers un événement exceptionnel, un événement historique, toutes les polices française et espagnole sont en alerte maximum, les services de renseignements sont tétanisés…  l’ETA a 50 années d’existence.
 50 ans qui ont été traversés par des milliers d’arrestations, de tortures, d’assassinats, d’exil et de morts…
 Aujourd’hui, les politiques, les médias, aux ordres, ceux dits spécialistes de la question qui n’y connaissent rien mais refont l’histoire, les démocrates bourgeois, les communistes de pacotille nationalistes et jacobins, les sociaux-démocrates colonialistes et les nationaux-fascistes… ne parlent que des victimes espagnoles du « terrorisme basque radical », mais qui parlent des victimes basques, + de 250 militants de l’ETA morts, de cet affrontement qu’on dit d’un demi-siècle mais qui est beaucoup plus lointain dans l’histoire ?
 50 ans de résistance face à la dictature franquiste, face aux héritiers directs, le Roi et le néo franquiste comme Aznar mais aussi face aux sociaux démocrates… et toujours la sinistre Guardia Civile qui après avoir été républicaine, est restée fidèle jusqu’à nos jours aux idéaux du Caudillo, une Espagne une et indivisible.
 50 ans de combat contre le colonialisme et le totalitarisme espagnol, mais qui rappelle la torture, les massacres et les assassinats politiques des militants basques ?
 Aujourd’hui, l’ETA est montrée du doigt, comme l’étaient les FTP-MOI dans les années 40, comme l’était le FLN dans les années 60, comme l’était le FPLP dans les années 70… comme l’a été l’IRA pendant un siècle. 
Aujourd’hui qui, de nos protagonistes, spécialistes, érudits, avertis… se pose les questions suivantes :
-          « cela fait 50 ans que l’ETA a proclamé son existence puis pris les armes, pourquoi existe-elle encore aujourd’hui malgré la répression féroce et implacable des forces policières françaises et basques asservies à l’Etat espagnol ? »
-          « cela fait 50 ans, mais que veut l’ETA pour être aussi tenace dans sa lutte ? »
-          « cela fait 50 ans, alors pourquoi malgré les châtiments, les exécutions, les peines de prison multi centenaires, les milliers d’arrestations… l’ETA continue à exister ? »
-          « cela fait 50 ans, mais quel est le programme politique de l’ETA, que veut l’ETA ? »
-          « cela fait 50 ans pour les basques, 1OO ans pour les Irlandais, 6O ans pour les Palestiniens… et pourtant pour les Croates, les Bosniaques, les Monténégrins, quelques années ont suffi pour obtenir l’ « indépendance » et être protégés par les armées de l’OTAN, pourquoi ? »
L’ETA, Euskadi Ta Askatasuna, Terre et Liberté, la réponse tient dans ces deux mots : être libres sur sa terre, libres de décider de son destin politique et non pas être à la botte des colonisateurs espagnol et français.
Mais l’ETA est aussi une organisation qui lutte pour le socialisme, l’internationalisme et le droit des Peuples à décider eux-mêmes. L’ETA n’est pas un mouvement national bourgeois mais un mouvement de libération national populaire, c'est-à-dire dans l’intérêt des populations vivant au nord et au sud du Pays Basque rassemblé dans une seule nation EUSKAL HERRIA, avec son hymne, son drapeau, ses traditions séculaires et sa souveraineté vis-à-vis des l’Etats espagnol et aussi français.
Plus de 740 prisonniers croupissent dans les geôles espagnoles et françaises à des centaines voire plus d’un millier de kms de leurs familles et amis, des centaines de militants vivent dans la clandestinité et des centaines sont en exil depuis des dizaines d’années… voilà la réalité de cette résistance.
Des jeunes basques qui s’engagent dans la lutte armée tout en sachant que leurs mois de liberté sont comptés, n’est-ce pas un élément à étudier, à comprendre ?
 Des processus de paix, des négociations qui n’aboutissent jamais par le simple fait qu’une des parties demande que soit reconnu le droit à la souveraineté à l’indépendance du Pays Basque, n’est-ce pas assez pour comprendre ? L’Espagne, celle des conquistadors assassins, a lâché ses colonies par les guerres d’indépendance des Peuples colonisés, donc elle ne lâchera le Pays Basque que par la victoire de la lutte pour la libération nationale du peuple basque colonisé. 
 Alors, qui est le grand méchant loup ? L’État, les gouvernements qui ont collaboré avec Hitler et qui fait bombarder GERNIKA, ceux qui ont créé des milices paramilitaires sanguinaires (le GAL étant une des plus connues), ou un peuple fier qui lutte pour sa liberté après avoir valeureusement combattu la tyrannie et décapité la dictature franquiste en exécutant l’amiral Carrero Blanco, action alors saluée partout dans le monde ?
 Oui il y a des morts, des familles endeuillées, des pleurs… mais combien sont morts pour avoir défendu leur patrie, leur terre, leur liberté, plus de 250 combattants basques, oui les militaires,  policiers et autre miliciens venus d’Espagne pour mater la rébellion basques sont pris sur le feu de l’organisation armée ETA en temps que force d’occupation, ils paient ainsi le prix fixé par les responsables qui siègent à Madrid, ceux qui refusent de reconnaître le caractère politique de ce conflit, pour ne voir que la répression comme solution, et pourtant ce choix est en échec depuis 50 ans.    
 Chacun doit comprendre que les processus de paix passent par un respect des règles, des règles qui à chaque fois ont été bafouées et détournées par les gouvernements espagnols pour être mises sur le dos des combattants basques. Le Peuple basque veut la Paix, mais aussi la Liberté !
 
LA PAIX OUI, MAIS ELLE NE PEUT ÊTRE A N’IMPORTE QUEL PRIX !
ETRE COLONISE EST
LA PIRE DES TORTURES
POUR UN PEUPLE !