Frantziako alderdi komunistak antolatzen duen Humanitatearen Festan egon da Pariseko elkartasun komitea
Pariseko elkartasun komitea, urtero bezala, frantziako alderdi komunistak antolatzen duen Humanitatearen Festan egon da. Festa honetan milaka pertsonak hartzen du parte.
Komiteak “1936-2016: 80 urteko erresistentzia Euskal Herri libre baterako” deitutako dokumentua banatu zuen, gure blogean ere aurkitu daiteke (http://cspb.unblog.fr/). Testu honek euskal militanteen etengabeko erresistentziari egiten dio erreferentzia, Euskal Herria aske eta sozialista baten eraikuntzaren bidean.
Festa honek aukera ematen du borrokan dauden beste herriekin harremanetan jartzeko eta jarraitzeko: herri sahararra, kurdua, marokoarra, palestinarra, indiarra, afrikarra, kolonbiarra, irlandarra… Eztabaidetan parte hartuta aukera izan dugu Euskal Herriko egoeraz informatzeko, kartzela espainoletan eta frantsesetan giltzapetuta dauden presoak gogoan.
Gure lagun kortsoekin batera échange solidaires-ek antolatutako kafe zapatistaren banaketa egunean parte hartu dugu.
Irakurri komunikatua frantsesez
El comité de solidaridad de París estuvo como cada año en la Fiesta de la Humanidad organizada por el partido comunista francés. Esta fiesta atrae a miles de personas.
El comité ha distribuido un documento titulado : 1936-2016: 80 años de resistencia para un país vasco libre, que se puede encontrar en nuestro blog (http://cspb.unblog.fr/), haciendo referencia a la resistencia continua de l@s militantes para la construcción de una Euskal Herria libre y socialista.
Esta fiesta es la ocasión durante dos días de establecer y/o mantener relaciones con otros pueblos en lucha : saharaui, kurdo, marroquí, palestino, indio, africano, colombiano, irlandés..., participar en los debates para informar de la actualidad política de Euskal Herria, recordando l@s pres@s encarcelad@s en el estado español pero también francés...
Junto a nuestr@s compañer@s cors@s, hemos participado también en la jornada de distribución del café zapatista organizada cada año por Echanges Solidaires.
1936-2016 : 80 ans de résistance pour un Pays basque libre
En 1936, la Seconde République espagnole est menacée par un coup d’Etat fasciste mené par le général Franco. Rapidement, la résistance s’organise afin de faire face à la volonté d’instaurer un nouveau régime autoritaire dans la péninsule ibérique, quelques années après la prise de pouvoir d’Antonio Salazar au Portugal.
Les trois années de guerre furent particulièrement dures au Pays basque où les combats acharnés des gudari (soldats en langue basque) retardèrent la défaite. Le bombardement de Gernika le 26 avril 1937 est un symbole de la « guerre d’Espagne », immortalisé par Pablo Picasso. La petite ville entièrement détruite par les bombes des avions de la Légion Condor envoyée par l’Allemagne nazie et de l’Aviation Légionnaire italienne fasciste n’a pas été choisie au hasard. Outre les combats menés par les Gernikar (habitants de Gernika), cette ville est un emblème des libertés basques. C’est en effet sous le chêne de Gernika que les différents seigneurs venaient prêter serment, promettant de respecter les lois provinciales (fueros) et l’autonomie juridique et fiscale des provinces basques.
La victoire obtenue par les franquistes après trois ans de guerre a marqué le début d’un régime totalitaire dont la devise était « Une, Grande et Libre ». Celle-ci suppose une négation totale des libertés basque, catalane ou encore galicienne au profit de la construction d’une identité espagnole uniforme.
La résistance basque au franquisme a continué bien après 1939.
La création d’Euskadi Ta Askatasuna (ETA) en 1959 a marqué une avancée considérable dans le combat mené par les forces antifascistes. Ainsi, la première action armée de l’organisation révolutionnaire basque a été d’exécuter Melitón Manzanas, collaborateur de la Gestapo pendant la Seconde Guerre mondiale, chef de la Brigade Politico-Sociale de Gipuzkoa, en 1968. Cinq ans plus tard, le successeur désigné du dictateur, Luis Carrero Blanco, trouvait la mort dans une opération militaire d’ETA. Le régime vacillait.
La mort de Franco et la mise en route d’une prétendue « Transition Démocratique » ne doit tromper personne. La désignation par Franco lui-même de Juan Carlos pour occuper le trône royal, la reconversion de hautes personnalités du régime dans les nouveaux partis « démocratiques » (Manuel Fraga, dernier ministre de l’intérieur du régime et créateur du Parti Populaire) et, surtout, l’amnistie offerte à tous les collaborateurs du régime ont permis que rien ne change.
Derrière une vitrine renouvelée, les structures de l’Etat fasciste sont toujours en place.
Les Basques ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en boycottant massivement le référendum devant approuver la nouvelle constitution en 1978, issue du « pacte de la Moncloa » réunissant ancien fidèles du régime franquiste et une partie de l’opposition socialiste et communiste. Ainsi, seuls 31 % des inscrits se sont prononcés en faveur de celle-ci dans tout le Pays basque sud.
Face à cela, la lutte pour l’indépendance et le socialisme de la gauche basque garde toute sa légitimité. Franco mort, l’Etat espagnol est resté une prison des peuples utilisant la torture, l’emprisonnement, la guerre sale contre la résistance basque.
Symbole de cette continuité entre l’Espagne franquiste et la monarchie espagnole, la constitution des Groupes Antiterroristes de Libération (GAL) au début des années 1980, alors que le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) est arrivé au pouvoir. Décidés à combattre la résistance basque jusqu’en Pays basque nord sous domination française, des policiers espagnols et français, des militants d’extrême-droite et des mafieux s’allient sous le commandement direct des plus hauts responsables du gouvernement de Madrid. Plus d’une vingtaine de personnes perdront la vie dans les actions du GAL.
Surtout, PSOE comme PP, les deux partis s’étant partagés le pouvoir, refusent d’avancer sur le droit à l’autodétermination des nations occupées par l’Espagne, le Pays basque en premier lieu. Prétextant de la lutte armée d’ETA, la répression contre la gauche indépendantiste basque est forte : arrestations de milliers de personnes, incarcérations pour plusieurs centaines d’entre elles et, à partir de 1989, dispersion systématique des prisonnières et prisonniers politiques basques. Cela obligeant les familles à parcourir des centaines de kilomètres pour visiter leurs proches.
Plus tard, les juges de l’Audience nationale en charge de la « lutte antiterroriste », héritière du Tribunal d’Ordre Public franquiste, élaborent une doctrine où toutes les organisations de la gauche indépendantiste basque seraient liées organiquement à ETA car partageant les mêmes objectifs : l’indépendance et le socialisme. Résultat : plusieurs partis politiques, associations de soutien aux prisonnières et prisonniers politiques, organisations de jeunesse, journaux et autres médias sont interdits. Le tout, sous le regard bienveillant des autoproclamés défenseurs des droits de l’Homme.
Malgré cela, le peuple travailleur basque n’a jamais cessé d’élaborer une société solidaire, féministe et internationaliste. A travers la création de moyens de communication autonomes, l’occupation de lieux autogérés ou la mise en pratique d’alternatives concrètes au capitalisme, l’Euskal Herria de demain se construit chaque jour.